Direction et peuple unis face à la corruption

Nevine Ahmed Samedi 19 Décembre 2020-11:05:33 Chronique et Analyse
La Journée mondiale de la lutte contre la corruption
La Journée mondiale de la lutte contre la corruption

2020 est marquée par le soulèvement de l'Etat contre la corruption. Un des plus graves maux contre l'économie nationale, il ne s'agit donc plus d'un luxe ou d'un thème à la mode, la lutte contre la corruption est devenue une des priorités les plus importantes du Gouvernement égyptien. Le point sur les démarches de l'Etat à ce propos.

La lutte contre la corruption a occupé cette année une partie très importante de l'agenda du gouvernement, qui en a fait son fer de lance. L'abus de confiance pour servir des intérêts personnels, voilà comment peut-on résumer le sens de la corruption. Comment peut-on la combattre ? Tant que la volonté politique et la détermination populaire sont là, la Direction du pays pourra vaincre et prévenir la corruption pour protéger l'intérêt public. L'essentiel est que toutes les démarches et initiatives adoptées à ce propos soient efficaces, durables et aussi difficiles à corrompre.

La semaine dernière, l'Autorité du Contrôle administratif a organisé une cérémonie pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre la corruption, sous le patronage du Président Abdel Fattah Al-Sissi, et à laquelle ont pris part le Premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, ainsi qu'une kyrielle de ministres, hauts responsables de l'Etat et ambassadeurs accrédités en Egypte, ainsi que des représentants des organisations arabes et internationales. Un documentaire sur le titre "La force de l'espoir" a été projeté pour faire la lumière sur les démarches entreprises par l'Egypte pour lutter contre la corruption et établir un développement durable.

C'est également, à cet effet, qu'un protocole de coopération a été co-signé par l'Autorité du Contrôle administratif et le Conseil national des Droits de l'Homme. Il s'agit de définir en vertu dudit protocole les cadres de coopération pour renforcer la protection des droits de l'Homme, et enraciner les valeurs d'intégrité et de transparence, et donc prévenir la corruption et réaliser les objectifs de développement durable (ODD). L'essentiel également est d'échanger les expériences d'intérêt commun dans les domaines des droits de l'Homme, tout en luttant contre la corruption, via la mise en oeuvre des stratégies nationales et des plans y afférents.

Dans son allocution de circonstance, Dr Moustafa Madbouli a affirmé que la communauté internationale est devenue consciente du danger que représente la corruption et de ses effets néfastes qui avortent les efforts des gouvernements visant à réaliser le développement et la prospérité pour leurs populations, ce qui menace la paix sociale. Il a souligné que les pays du monde ont travaillé à établir des cadres d'action commune pour prévenir la corruption, ce qui s'est cristallisé dans la Convention de l'ONU de lutte contre la corruption en 2003.

L'Egypte a adhéré à cette Convention, émanant de sa confiance de l'importance des efforts internationaux de lutte contre la corruption sous toutes ses formes. C'est de la volonté ferme de la Direction du pays, que l'Egypte intensifie ses efforts à ce propos, a-t-il dit, étant donné que cela s'avère efficace dans l'établissement de la justice et du développement 2030. Le Président Al-Sissi a réaffirmé à plusieurs reprises, l'importance de bâtir un Etat civil, démocratique et moderne, a rappelé Dr Madbouli, ce qui a exigé l'élaboration d'un système législatif et institutionnel qui s'adapte aux critères internationaux.

Et le PM de renchérir que la vision de l'Etat égyptien relatif à la stratégie de développement durable, comporte plusieurs axes et tendances d'ordre mondial et régional, dont notamment l'axe de la transparence et de la compétence des institutions publiques. Cet axe vise à établir un Dispositif administratif compétent et surtout efficace, qui adopte la bonne gestion des ressources de l'Etat et assure des services de qualité. Ce dispositif sera caractérisé par la transparence, l'intégrité et la flexibilité. Il sera soumis au questionnaire et au contrôle en cas d'abus, pour ainsi faire prévaloir l'exigence de satisfaire le citoyen, et pour enfin réussir à éradiquer totalement la corruption.

Dr Madbouli a toutefois fait remarquer que les efforts étatiques de lutte contre la corruption ne porteront leurs fruits qu'à travers un citoyen conscient, qui appuie les institutions de l'Etat et les organes de contrôle, ce qui a poussé l'Egypte à élaborer la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2014-2018 et 2019-2022. Il a expliqué que les deux premières phases de cette stratégie ont été lancées, comportant plusieurs objectifs et politiques efficaces, ainsi que des indices de performance. Cette stratégie nationale est soumise en fait à des mécanismes de suivi et d'évaluation, a-t-il dit, ce qui a débouché sur plusieurs pratiques positives qui reflètent la volonté indéniable de l'Etat de réduire les risques de la corruption.

Dr Madbouli a souligné que le système de contrôle en Egypte comporte un Comité national de coordination pour prévenir la corruption, dans le but d'établir des politiques stratégiques de lutte contre la corruption et de fixer, à ce propos, une vision unifiée pour l'Egypte sur la scène internationale.

L'Egypte a en fait créé un indice local de lutte contre la corruption administrative, via le Centre d'informations et de prise de décision du Conseil des ministres. Cet indice est chargé de mesurer la performance et les étapes qui mènent à la corruption administrative pour ainsi la prévenir. L'Egypte a également réalisé un net progrès au niveau du développement des services publics, ce qui a amélioré la performance du gouvernement et a assuré davantage de transparence et donc réduit la corruption.

Le chef du gouvernement a souligné que l'Egypte a fêté la Journée mondiale de lutte contre la corruption, en adoptant le slogan : "Uni face à la corruption", et a célébré la Journée mondiale des droits de l'Homme sous le slogan : "Nos droits et notre liberté pour toujours". Cela confirme que l'Etat est déterminé à poursuivre ses efforts de protection des droits de l'Homme et à réaliser les plus hautes notes concernant la lutte contre la corruption.

 Dr Madbouli a révélé que l'Egypte accueillera en 2021, la 9e Réunion des pays membres de la Convention de l'ONU de lutte contre la corruption. Un événement de taille sur le plan mondial.

La lutte contre la corruption est donc un rôle communautaire que nous devons tous assumer, puisque les méfaits se répandent sur les fonds publics et donc affectent chaque citoyen, a écrit l'Autorité du Contrôle administratif, à l'occasion de cette Journée mondiale, ajoutant que le partenariat communautaire est le moyen de préserver les ressources de l'Etat et de protéger les ODD.

Le ministre Hassan Abdel Chafi, président de l'Autorité du Contrôle administratif, a pour sa part souligné à cette occasion, la volonté sincère des plus hautes autorités de mobiliser toutes les potentialités de l'Etat et de la société égyptienne pour faire face à toutes les formes de corruption.

Il a souligné que le slogan de cette année "Uni face à la corruption" vise à hausser la conscience quant au problème de la corruption. L'Egypte a été parmi les premiers pays ayant adhéré à la Convention onusienne de lutte contre la corruption, affirmant le lien étroit entre cette lutte et les droits de l'Homme, puisque chaque citoyen a le droit de vivre dans un environnement caractérisé par l'intégrité et la transparence.

L'Autorité du Contrôle administratif a donc la responsabilité d'appuyer les efforts de l'Etat sur tous les plans pour lutter contre la corruption, avec des mécanismes de contrôle modernes. Ceci dit, le Président de l'Autorité a passé en revue les plus éminentes pratiques de l'Etat ayant réalisé un remarquable succès en prévenant la corruption, et en faisant prévaloir les valeurs d'intégrité, ce qui s'est reflété sur l'amélioration de la qualité des services et de la qualité de vie des citoyens en réalisant la justice sociale et en édifiant cette confiance inébranlable entre le citoyen et les institutions de l'Etat.

Egalement, la première émission du système électronique de gestion des biens de l'Etat a été lancée, via une infrastructure informatique avancée pour lier et compléter les bases de données nationales et ainsi soutenir la tendance de l'Etat vers la transition numérique et le recours à l'intelligence artificielle, pour créer la plateforme numérique de l'Egypte. Cela est susceptible, a expliqué le responsable, de se débarrasser de la routine et de la bureaucratie au niveau des services des citoyens. L'Egypte a en fait réalisé un net bond en 2020 sur l'indice de disposition du Gouvernement à l'intelligence artificielle.

Et le président de l'Autorité du Contrôle administratif de poursuivre que l'Etat a adopté de nombreuses réformes qui prennent en compte les revenus restreints pour soutenir la justice sociale, dont notamment les réformes au niveau de l'approvisionnement, outre le Programme "Takafol wa Karama" (Solidarité et Dignité) pour assurer une vie décente aux citoyens sous une couverture de protection sociale pour les intermittents face à la pandémie de coronavirus. Egalement, on a vu le lancement du Programme "Conscience" qui présente de nombreux règlements aux questions sociales et permet l'autonomisation des personnes handicapées, pour mieux exploiter leurs compétences.

Aussi, de nombreux convois humanitaires ont-ils été lancés pour assurer des services pour les catégories les plus nécessiteuses, dans les domaines économique, social et sanitaire.

Toute cette stratégie devait être secondée par un développement législatif qui prévient la corruption, à partir de la Constitution qui a édicté l'engagement de l'Etat à lutter contre la corruption, en passant par les amendements effectués sur la loi de l'Autorité du Contrôle administratif, en lui accordant l'indépendance technique, financière et administrative, et par la création de l'Académie nationale de lutte contre la corruption.

Il a également parlé des efforts de l'Egypte destinés à renforcer la coopération locale, régionale et internationale dans la lutte contre la corruption, ce qui a permis des échanges d'expériences et la conclusion d'accords et de protocoles avec les organisations mondiales, comme entre autres, le protocole avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).

La voie est encore longue et exige patience et surtout persévérance pour éradiquer totalement la corruption, a-t-il dit, avant de souligner que la lutte contre la corruption n'est pas l'objectif de la société, mais qu'il est surtout le moyen de réaliser le développement et de protéger les droits de l'Homme.

La représentante de la Banque Mondiale en Egypte, Marina Wis, a à cette occasion affirmé que la BM présente de nombreuses assistances techniques en ce qui concerne le protocole d'entente qui a été ratifié à Washington pour renforcer la présence d'une base de données claires et ainsi aider à mettre en oeuvre les stratégies de lutte contre la corruption.

Quant à Dr Ghada Wali, sous-secrétaire générale des Nations Unies et Directrice exécutive de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, elle a souligné que l'Egypte occupe une place éminente et constitue une tribune principale dans la lutte contre la corruption, affirmant que l'affaire exige la conjugaison des efforts de tous les Etats, avancés aussi bien qu'en développement, pour lutter contre la corruption. Nous avons besoin de combattre la corruption et de renforcer la souveraineté de la loi, a-t-elle dit, en affirmant que l'Egypte a réalisé de grands pas sur cette voie.

Le ministre des Technologies de l'information et de la Communication, Amr Talaat, a à cette occasion souligné dans des déclarations à la presse locale, que la lutte contre la corruption ne sera réalisable sans se baser sur les télécommunications et la technologie de l'information, révélant à cet effet, que le travail du gouvernement a en fait commencé à se réaliser via des plateformes numériques, et affirmant dans un message adressé à cette occasion que nous poursuivrons nos démarches de lutte contre la corruption jusqu'à ce que nous réussissions à la vaincre par la science et la technologie.

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